Crédit immobilier : la dynamique de baisse des taux devrait accélérer cet été
Constante chaque mois depuis janvier 2024, la baisse des taux d’intérêt du crédit immobilier devrait connaître une accélération. Le 6 juin, la Banque centrale européenne (BCE) doit confirmer cette dynamique avec une baisse attendue de ses taux directeurs, une première depuis 2 ans qui marquerait le point de départ à une nouvelle ère pour le crédit immobilier.
Grippée, l’économie européenne attend avec impatience le signal du rebond. Après 18 mois d’une hausse aussi violente qu’historique de ses taux directeurs multipliés par 4,5, la Banque centrale européenne (BCE) devrait enfin détendre sa politique monétaire ce jeudi 6 juin avec une baisse de 0,25 % de ses taux.
Un moment charnière vers une nouvelle dynamique qu’ont anticipé ces derniers mois les banques, lesquelles ont baissé leurs taux et assoupli l’accès au crédit immobilier. De 4,35 % en décembre 2023, le taux moyen du crédit immobilier sur 20 ans et ainsi passé à 3,60 % en ce début du mois de juin et pourrait se rapprocher des 3 % en fin d’année.
La fin de la politique de hausse de ses taux directeurs par la Banque centrale européenne (BCE), observée depuis novembre, et la probable baisse de ces mêmes taux espérée ce 6 juin ont rassuré les banques qui ont ajusté leurs taux afin de faire revenir les emprunteurs.
Eviter de gripper un peu plus l’économie et l’emploi
Cette embellie pour les ménages et pour l’économie dans son ensemble est à mettre sur le compte de la maîtrise de l’inflation. Culminant à + 10 % en zone euro il y a encore un an et demi, l’envolée des prix s’est en effet stabilisée autour de 2,4 % au cours de ce printemps 2024, proche de l’objectif des 2 % de la BCE qui devrait donc enfin desserrer l’étau ce jeudi.
Dans un contexte de crise de l’investissement généralisée aux conséquences de plus en plus lourdes sur l’activité économique et l’emploi, précipitant certains pays au bord du gouffre comme l’Allemagne, qui voit pointer la récession, cet assouplissement est presque devenu obligatoire pour ne pas plonger la zone euro dans une crise plus profonde encore dont elle aurait du mal à se relever.
Même le gouverneur de la Banque de France, très conservateur jusqu’à présent, affirme que le temps de la détente est venu. Si la baisse des taux intervenait trop tard, « les Européens paieraient un prix trop élevé en termes d’activité économique et d’emploi », estime-t-il. D’autant qu’avec des taux directeurs actuellement à 4,5 %, la BCE « dispose d’une marge significative pour les réduire ».
Après la baisse attendue ce jeudi 6 juin, les spécialistes estiment que la BCE pourrait déclencher une nouvelle baisse de ses taux à l’automne prochain, avec l’objectif de permettre aux économies de souffler, même si sa lutte contre l’inflation n’est pas encore tout à fait couronnée de succès. La hausse des salaires reste un facteur inflationniste, mais la BCE estime que son objectif de contenir l’inflation à 2 % sera atteint dans le courant de l’année 2025.
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